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l’étude de l’architecture. Il avait pour émule Bramante ; aussi fit-il de rapides progrès dans cet art, qui lui procura honneur et profit. Il s’appliqua aussi à la perspective, et obtint dans cette partie de l’art une telle perfection, que peu d’artistes de nos jours ont pu l’égaler. Jules II ayant fait construire dans son palais pontifical une galerie et une volière, Baldassare y représenta en clair-obscur les douze mois de l’année, avec des sujets appropriés à chacun des mois. Il fit entrer dans ces compositions des maisons, des théâtres, des palais, des amphithéâtres, et d’autres édifices admirablement agencés  (5). Il décora ensuite, avec plusieurs artistes, différentes salles dans le palais de San-Giorgio, pour le cardinal Raffaello Riario, évêque d’Ostia, et peignit, sur la façade de la maison de Messer Ulisse da Fano, des sujets tirés de la vie d’Ulysse. Ces ouvrages lui acquirent une grande renommée ; mais ce qui contribua le plus à sa gloire, ce fut le modèle du palais d’Agostino Ghigi, d’une grâce et d’une élégance si parfaites, qu’on le croirait créé par la main de Dieu et non par celle d’un homme  (6). Peruzzi avait embelli l’extérieur de ce genre de peinture d’ornement que l’on appelle a terretta  (7). Il décora la salle avec des colonnes en perspective, qui la font paraître beaucoup plus grande qu’elle ne l’est réellement. Ce qu’il y a de plus merveilleux dans cet édifice, c’est une galerie, du côté du jardin, où Baldassare représenta Méduse changeant les hommes en pierre, et Persée coupant la tête de Méduse. Dans les angles de la voûte sont encore plusieurs sujets. Les orne-