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Monte-Cavallo ; car il offre un ensemble divin de grâce, de beauté, de perfection et d’élégance, que l’on ne saurait trouver ailleurs (32). Michel-Ange reçut quatre cents écus de récompense du gonfalonier, qui lui commanda un autre David en bronze, qui fut envoyé en France  (33). Dans le même temps, il ébaucha deux bas-reliefs circulaires en marbre ; l’un, pour Taddeo Taddei, chez lequel on le voit aujourd’hui ; et l’autre, destiné à Bartolommeo Pitti, fut donné à Luigi Guicciardini, par Fra Miniato Pitti de Monte-Oliveto, amateur distingué et savant cosmographe. Il ébaucha encore un saint Matthieu en marbre, pour l’œuvre de Santa-Maria-del-Fiore, et fit un bas-relief circulaire en bronze, représentant la Vierge (34), à la sollicitation de plusieurs marchands flamands, de la famille Moscherini (35), qui le lui payèrent cent écus et l’envoyèrent dans leur pays.

Michel-Ange exécuta ensuite, pour Agnolo Doni, citoyen de Florence, riche amateur de ses amis, un tableau circulaire, où il peignit la Vierge à genoux, tenant son fils entre ses bras et le présentant à saint Joseph. La reine du ciel contemple avec ravissement la beauté de son enfant, et invite le saint vieillard, dont le visage exprime une tendresse respectueuse, à partager son précieux fardeau. Le fonds du tableau est orné de petits anges nus, les uns debout, les autres assis ou appuyés. Parmi le petit nombre de peintures à l’huile que fit Michel-Ange, on peut compter celle-là comme la plus achevée et la plus belle. Lorsqu’elle fut terminée, il l’envoya à Agnolo