Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Malgré toutes mes recherches, je n’ai pu me procurer le portrait de Pisanello.

Ces deux peintres étaient très-bons dessinateurs, comme on peut le voir dans notre recueil.



Dans cette double biographie, Vasari, il faut l’avouer, n’a pas consacré une suffisante attention à Gentile da Fabriano, dont la vie offre une suite non interrompue de brillants succès. Gentile fut dans son temps l’un des principaux chefs de cette grande école romaine de laquelle on s’est hasardé, avec tant de légèreté, à nier l’existence. Il débuta, l’an 1417, dans la cathédrale d’Orvieto, qu’une foule d’artistes travaillaient à décorer depuis le commencement du quinzième siècle. Le succès qu’il obtint fut tel qu’on lui décerna, dans les archives du Dôme, le titre de maître des maîtres (magister magistrorum[1]), à propos d’une Madone qu’il y peignit, et qui existe encore de nos jours. Il alla ensuite à Venise où la république, en récompense des peintures qu’il laissa dans le palais communal, lui accorda une forte pension et le privilége de porter l’habit de sénateur. C’est là que, suivant l’expression de Vasari, il fut le précepteur et comme le second père de Jacopo Bel-

  1. Cum per egregium magistrum magistrorum Gentilem de Fabriano pictorem picta fuerit imago, et picta majestas B. M. V. tam subtiliter et decore pulchritudinis, etc... Voyez la Storia del Duomo di Orvietto, p. 123.