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seigneur de Rimini, de Giovan Caracciolo, grand sénéchal de Naples, de Borso, d’Ercole d’Este, et de maints autres seigneurs et hommes fameux dans les armes et dans les lettres. Grâce à la renommée qu’il acquit dans cet art, le Pisanello obtint les louanges des plus grands écrivains. Le vieux Guerino, son compatriote, le célébra dans un poème latin intitulé le Pisano del Guerino, honorablement mentionné par le Biondo qui, de son côté, comme nous l’avons déjà dit, n’oublia point notre artiste dans son livre. Le vieux Strozzi, c’est-à-dire Tito Vespasiano, père de l’autre Strozzi, qui se distingua également dans la poésie latine, consacra aussi à la mémoire de Vittore Pisanello une belle épigramme, qui est imprimée dans son recueil, glorieuse récompense du mérite.

On rapporte que, dans sa jeunesse, Pisanello peignit à Florence, dans l’ancienne église del Tempio, remplacée aujourd’hui par la vieille citadelle, l’Histoire du pèlerin qui, en allant à Saint-Jacques-de-Galice, fut préservé par la protection de ce bien-heureux du danger d’être condamné comme ayant volé une tasse d’argent, que la fille d’un aubergiste avait cachée dans sa besace. Ce tableau annonce le talent que Pisanello devait manifester plus tard. Cet artiste quitta ce monde dans un âge très-avancé (5).

Gentile da Fabriano, après avoir exécuté de nombreux travaux à Città-di-Castello, devint tellement paralytique qu’il ne produisit plus rien de bon. Il mourut de vieillesse à l’âge de quatre-vingts ans.