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seigneur duc Cosme, et imprimée aujourd’hui, s’exprime ainsi en parlant de Vittore Pisanello : « Il se rendit également célèbre par ses bas-reliefs, genre de travail regardé comme très-difficile par les artistes, parce qu’il tient le milieu entre la peinture qui a une surface plate et la rondeur des statues. On voit de sa main quantité de médailles de princes fort estimées et du plus grand module, comme le revers du cheval armé que le Guidi m’a envoyé. J’ai, entre autres, celle du roi Alphonse, sur le revers de laquelle est un casque de capitaine, celle du pape Martin, avec les armes de la maison Colonna pour revers, et celle de Mahomet qui prit Constantinople ; ce sultan, vêtu à la turque, est à cheval et tient un fouet à la main. Je possède encore un Sigismondo Malatesta avec le revers de Madonna Isota d’Arimini, un Niccolò Piccinino, la tête couverte d’un bonnet long, et le même revers du Guidi que je vous renvoie ; de plus, un magnifique médaillon de Jean Paléologue, empereur de Constantinople, que l’artiste a coiffé de ce bizarre chapeau à la grecque que les empereurs avaient coutume de porter. Ce dernier médaillon, dont le revers représente la croix du Christ soutenue par deux mains qui signifient l’église grecque et l’église latine, fut fait par Pisanello, à Florence, du temps du concile du pape Eugène, auquel assista le susdit empereur, etc. (4). »

Vittore fit en outre les médailles de Philippe de Médicis, archevêque de Pise, de Braccio da Montone, de Giovan Galeazzo Visconti, de Carlo Malatesta,