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pieds du saint qui de la main droite lève son épée pour en placer la pointe dans le fourreau qu’il tient de la main gauche. Michele San-Micheli, Véronais, architecte de l’illustrissime seigneurie de Venise et profond connaisseur en matière d’arts, allait souvent se mettre en contemplation devant ce saint Georges qui, disait-il, était ainsi que le saint Eustache une des choses les plus parfaites que l’on pût voir  (3). Au-dessus de l’arc de la même chapelle, le Pisanello reproduisit encore saint Georges couvert de son armure d’argent, délivrant la fille d’un roi, après avoir tué le serpent. Un pied dans l’étrier, la main gauche sur le pommeau de la selle, il va remonter sur son cheval derrière lequel se tient le peuple émerveillé. Nous nous bornerons à dire de ce morceau qu’il réunit la grâce et la correction du dessin à un tel point, qu’on ne saurait le considérer sans stupeur. À San-Fermo-Maggiore de Vérone, église des religieux conventuels de saint François, Vittore peignit au-dessus de la Résurrection du Seigneur dans la chapelle des Brenzoni, en entrant à gauche par la porte principale, l’Ange Gabriel annonçant à la Vierge sa mission divine. Ces deux figures, rehaussées d’or, selon l’usage de cette époque, sont d’une beauté remarquable ainsi que des édifices, des oiseaux et des animaux qui concourent à enrichir ce tableau.

On doit aussi au Pisanello des médailles de divers princes et d’autres personnages de son temps, d’après lesquelles on a peint une foule de portraits. Monsignor Giovio, dans une lettre adressée au