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cifix et trois demi-figures au-dessus de la porte du chœur de Sant’-Agostino de Bari  (2).

Mais revenons à Vittore Pisanello. Faute des renseignements que nous avons obtenus depuis, nous n’avions pu, dans notre première édition, donner sur les ouvrages de ce maître que les détails exposés plus haut. Maintenant les notices fournies par le révérend et savant Véronais Fra Marco de Médicis, de l’ordre des prédicateurs, et certains passages de l’Italia illustrata du Biondo de Forli, nous ont appris que Vittore égala les meilleurs peintres de son temps. C’est un fait qui du reste est pleinement confirmé par les ouvrages de sa main que l’on admire encore aujourd’hui, malgré les ravages du temps, à Vérone, sa noble patrie.

IL avait un goût particulier pour les animaux ; aussi peignit-il, à la Santa-Nastasia de Vérone, dans la chapelle de la famille Pellegrini, un saint Eustacite caressant un chien marqué de taches rousses et blanches qui, les pattes appuyées sur la jambe du saint, tourne la tête comme s’il entendait du bruit. Cet animal semble vivant, tant ses mouvements sont pleins de vivacité et de naturel. Au-dessous est tracé le nom de Pisano qui signait tantôt Pisano et tantôt Pisanello sur ses tableaux et ses médailles.

Dès qu’il eut achevé le saint Eustache qui est une de ses plus irréprochables productions, Vittore décora toute la façade extérieure de la chapelle. Il y fit un saint Georges revêtu d’une armure d’argent, tel qu’on le représentait habituellement à cette époque. Le dragon expirant est étendu aux