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GENTILE DA FABRIANO,
ET
VITTORE PISANELLO,
PEINTRES.


L’homme qui suit les traces d’un maître habile et célèbre obtient presque toujours une fin honorable, tandis que, s’il eût été abandonné à lui-même, il aurait fallu qu’il dépensât et plus de temps et plus de peine pour atteindre le même but. La vérité de cette assertion nous est démontrée d’une manière palpable par le Pisano, ou Pisanello, peintre véronais, qui fit un long séjour à Florence auprès d’Andrea dal Castagno. En terminant les ouvrages de cet artiste qui restèrent inachevés à sa mort, il acquit un tel crédit que le pape Martin V le conduisit à Rome où il le chargea d’exécuter quelques fresques. Ces peintures ont un charme et une beauté extraordinaires, parce que le Pisanello y introduisit une énorme quantité d’outremer qu’il dut à la libéralité du pape, et qui est d’une si admirable couleur qu’on n’a pas encore pu trouver le pareil.