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là les erreurs et les défauts dans lesquels tombent souvent les peintres qui ne consultent aucun artiste sur leurs œuvres, et qui, se fiant trop à leur propre jugement, aiment mieux être blâmés par tout le monde, lorsque leurs tableaux sont terminés, que de les corriger en suivant les conseils d’amis bienveillants.

Parmi les premières productions de Puligo on remarque trois tableaux de la Vierge, d’un excellent coloris. L’un appartient à Messer Agnolo della Stufa, qui le conserve précieusement à l’abbaye de Capulona, dans le comté d’Arezzo ; le second se voit à Florence, chez Messer Agnolo Niccolini, aujourd’hui archevêque de Pise et cardinal ; et le troisième chez Filippo dell’Antella, citoyen florentin. Domenico exécuta ensuite un tableau d’environ trois brasses de hauteur, dans lequel il représenta une Vierge en pied, ayant l’enfant Jésus entre ses genoux, et à ses côtés un petit saint Jean et une autre figure. Cet ouvrage est regardé comme un de ses meilleurs ; on ne peut voir, en effet, un plus doux coloris. Il appartient aujourd’hui à Messer Filippo Spini, trésorier de l’illustrissime prince de Florence.

Domenico fit aussi un grand nombre de beaux portraits d’après nature ; on admire surtout celui de Messer Piero Carnesecchi, pour lequel il acheva plusieurs tableaux avec infiniment de soin. Il peignit encore le portrait de la Barbara, célèbre courtisane florentine de ce temps, que sa beauté et son talent comme musicienne firent beaucoup aimer.