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tout, d’imiter son modèle, sans s’inquiéter de ce que l’art exige pour rendre une figure parfaite. Antonio, outre de nombreux portraits, fit une grande quantité de tableaux pour Florence ; mais, pour être bref, j’en mentionnerai seulement deux, le saint Michel qui orne l’église de la Nunziata, et le Christ sur la croix, au milieu de sainte Marie-Madeleine et de saint François, que l’on voit à San Iacopo-tra’-Fossi. L’autre élève qui ne voulut point quitter Ridolfo fut Domenico Puligo, le plus habile dessinateur et le plus agréable coloriste de tous ceux que nous venons de nommer. Il s’appliqua à peindre avec suavité et à faire fuir les lointains, en les voilant d’une espèce de nuage, pour donner de la grâce et du relief à ses figures, dont les contours allaient se perdre dans les fonds, ce qui servait à dissimuler ses fautes de dessin. Ses ouvrages plurent par la douceur du coloris et le beau caractère des têtes, Il conserva toujours cette manière, qui le fit apprécier tant qu’il vécut.

Je ne parlerai pas des portraits et des tableaux qu’il peignit pendant qu’il resta dans l’atelier de Ridolfo ; quelques-uns furent envoyés à l’étranger, et d’autres restèrent à Florence ; je m’occuperai seulement de ceux qu’il fit lorsque, en cessant d’être l’élève de son maître, il devint son ami et son émule, et lorsque, lié intimement avec Andrea del Sarto, il n’avait pas de plus grand plaisir que d’aller le trouver dans son atelier pour s’instruire près de liai et écouter ses avis. Il voulait éviter par