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d’une seule pièce. L’antique Étrurie nous a laissé les vestiges éternels de ses constructions colossales, et la moderne Toscane nous offre dans ses monuments un aspect de force et de solidité qu’on peut leur comparer. Ces pierres énormes, se soudant par leur propre poids mieux que par aucun ciment, équarries d’abord seulement pour leur juxtaposition comme dans les monuments étrusques, gardèrent longtemps dans les façades des saillies irrégulières les unes sur les autres. L’effet qui en résultait fit penser à la coupe en bossage. Ce genre d’appareillement, qui ne prend pas la peine de se déguiser, et qui force même l’œil à suivre tout l’artifice de la construction, devint, par une plus grande régularité et une plus grande rectitude d’exécution, une des formes de prédilection de l’architecture toscane. On ne peut pas, certes, en nier la convenance ; elle ressort trop intimement du cours des choses ; on ne peut pas non plus en nier l’aspect simple et grandiose. Les monuments toscans, malgré leur imposant ensemble, n’ont pas l’air d’être des assemblages de pierres : on les croirait tous taillés dans le bloc. Ainsi, par exemple, comme le remarque le Vasari et comme on peut encore aujourd’hui le remarquer, deux cent cinquante ans après lui, le palais des Strozzi, achevé par le Cronaca, mérite cet éloge ; l’œil le plus investigateur ne saurait y découvrir la moindre désunion dans l’assemblage et la moindre dépression dans les arêtes.

Mais après avoir reconnu les beautés inhérentes à ce genre de construction en bossage, il est bon