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Sansovino, ainsi que la profonde judiciaire et les ressources de San-Gallo. Enfin, le Cronaca n’a pas laissé, comme chacun de ces artistes, une de ces grandes édifications qui seules peuvent consacrer dans le monde le nom d’un architecte, ni un de ces beaux livres sur l’art qui rendent son souvenir cher à tous les hommes studieux ; et si le Cronaca attacha son nom au palais des Strozzi, un des plus beaux monuments de l’architecture civile dans les temps modernes, il faut bien se rappeler toutefois que Benedetto da Maiano réclame, pour l’avoir commencé et conduit presque à sa fin, une partie de l’honneur qui peut en revenir. Cependant c’est seulement dans ce palais des Strozzi qu’on peut aujourd’hui apprécier, comme nous allons le faire, le mérite réel du Cronaca ; car il serait bien difficile de démêler ce qui lui appartient en propre dans les premières dispositions du Palais-Vieux, pour lesquelles tant de maîtres furent consultés et concoururent, et desquelles il ne reste plus maintenant que peu de chose après la restauration et la refonte complète qu’en fit le Vasari. Comme on le voit, le Cronaca produisit peu. Homme probablement expansif et turbulent, il commença sa carrière en se faisant, on ne sait pourquoi, chasser de Florence, et il la termina dans l’amitié intime du Savonarola. C’est assez dire qu’il dut dépenser beaucoup de temps et de paroles dans des démarches qui purent avoir leur influence et leur bon côté à cette époque, mais qui n’en sont pas moins perdues pour l’avenir. Néanmoins le Cronaca a su mettre dans ses œuvres,