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temps après, Messer Gio. Battista Strozzi composa en son honneur l’épitaphe suivante :

CRONACA

Vivo, e mille, e mille anni, e mille ancora
Mercè de’ vivi miei palazzi e tempj,

Bella Roma, vivrà l’alma mia Flora.

Le Cronaca eut un frère appelé Matteo, qui étudia la sculpture sous Antonio Rossellino. Ce jeune homme ne manquait pas de génie, était bon dessinateur et habile ouvrier ; mais il ne nous a laissé aucun ouvrage achevé, car la mort, en le frappant à l’âge de dix-neuf ans, l’empêcha de réaliser les espérances qu’il avait fait concevoir à tous ceux qui le connaissaient.


Simone Cronaca, peu connu en France, a joui dans son temps, à Florence, d’une belle renommée ; et en effet il mérite d’être compté parmi les plus grands maîtres de la renaissance. Pourtant le Cronaca ne fut pas un homme comme le Brunelleschi, ni comme le Bramante. Il n’est pas même évident, malgré l’étude toute particulière de l’antique à laquelle il se livra, qu’il ait possédé la science entière des Palladio et des Scamozzi. Il n’a pas fourni non plus la preuve certaine qu’il ait eu l’imagination brillante et la fécondité de