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restaura les arbalétriers établis par le Cronaca pour soutenir la couverture ; on remplaça l’ancien plafond par un autre qui était doré, sculpté et, de plus, orné de trente-neuf tableaux renfermés dans des cadres ronds et octogones. Chacun de ces tableaux a neuf brasses ; quelques-uns même sont plus grands. Ils représentent les victoires et les beaux faits qui honorent la ville et l’état de Florence ; la plupart des sujets sont tirés des guerres de Pise et de Sienne. Les figures principales ont sept ou huit brasses. On a laissé sur chacun des murs un espace de soixante brasses divisé en trois parties dont chacune contient un sujet tiré des guerres de Pise et de Sienne. Jamais, chez les anciens et les modernes, on n’a vu d’aussi vastes pages de peinture. Nous nous étendrons plus longuement, dans un autre endroit, sur les changements et améliorations opérés dans ce palais ; contentons-nous de dire ici que si le Cronaca et les antres artistes qui contribuèrent à cette construction pouvaient revivre, il leur serait difficile de reconnaître le palais et la salle ; cette dernière, dont les murs se rencontrent maintenant parfaitement d’équerre, compte quatre-vingt-dix brasses de longueur et trente-huit de largeur. Mais retournons au Cronaca, qui, dans les dernières années de sa vie, embrassa les doctrines de Savonaro!a avec un tel fanatisme, qu’il ne voulut plus s’occuper d’autre chose. Ce fut en cet état qu’il mourut à l’âge de cinquante-cinq ans, à la suite d’une assez longue maladie. On l’ensevelit honorablement dans l’église de Sant’Ambrogio de Florence, l’an 1509. Peu de