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encore vu de salle aussi vaste en Italie, où l’on admire cependant celle du palais de San-Marco à Florence, celle du Vatican, construite par Pie II et Innocent VIII, et celles du château de Naples et des palais des ducs de Milan, d’Urbin, de Venise et de Padoue. Le Cronaca, avec le conseil des architectes que nous avons nommés plus haut, fit ensuite, pour conduire à cette salle, un grand escalier large de six brasses, replié en deux révolutions, et enrichi d’ornements en pierres de Macigno, avec des pilastres et des chapiteaux corinthiens, des corniches et des arceaux en pierre de Macigno ; les voûtes étaient à mezza botte, et les fenêtres ornées de colonnes et de chapiteaux de marbre. Le Cronaca eût été encore plus loué qu’il ne le fut pour cet ouvrage, s’il avait su donner moins de raideur aux pentes de son escalier : et la chose était facile. Giorgio Vasari le prouva en construisant dans le temps du duc Cosme, précisément en face de l’escalier du Cronaca, un escalier si doux et si commode, que l’on croirait, en le gravissant, marcher sur un terrain uni. Mais l’honneur en appartient au duc Cosme, qui n’épargne rien pour que les édifices publics et privés correspondent à la grandeur de son génie et ne soient pas moins beaux qu’utiles. Son Excellence, considérant donc que cette salle est la plus grande et la plus belle de toute l’Europe, résolut de corriger les défauts qui la déparaient. Giorgio Vasari fut appelé pour exécuter ce travail. On éleva d’abord les murs de douze brasses ; ainsi du pavé au plancher on compte maintenant trente-deux brasses ; puis on