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les autres corinthiennes. Les chapiteaux, les corniches, les fenêtres et les portes sont d’une grande beauté. Si les distributions intérieures ne répondent pas à la grandeur et à la magnificence de la décoration extérieure, si les pentes de l’escalier ont trop de raideur, ce n’est pas la faute du Cronaca, qui fut obligé de se subordonner aux sujétions imposées par ceux qui l’avaient précédé. Malgré tout cela, ce palais ne le cède à aucune des constructions élevées de nos temps en Italie, et sera toujours regardé comme un chef-d’œuvre qui honorera éternellement le Cronaca.

Il fit encore, à Florence, la sacristie de l’église du Santo-Spirito, temple octogone d’une très jolie proportion, et dont l’exécution est très soignée. Entre autres détails, on y admire plusieurs chapiteaux travaillés avec la perfection qui distingue le ciseau d’Andrea dal Monte Sansavino. Le Cronaca construisit aussi l’église de San-Francesco dell’Osservanza, hors de Florence, sur la colline de San-Miniato, et le couvent des Servites, édifice très vanté.

Dans ce temps, on voulut élever, sur le conseil de Fra Ieromino Savonarola, célèbre prédicateur, la vaste salle du conseil dans le palais de la seigneurie de Florence ; et l’on convoqua Léonard de Vinci, Michel-Ange Buonarroti, Giuliano da Sangallo, Baccio d’Agnolo, et le Cronaca qui était l’ami intime et dévoué de Savonarola. Ces habiles architectes, après de nombreuses discussions, donnèrent les plans d’après lesquels on construisit cette