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travailleurs peuvent seuls expliquer cette conviction obstinée qu’ils ont que la peinture sur verre est une chose perdue. On conçoit que quelques moyens du genre de ceux qui appartiennent en propre à chaque ouvrier ou à chaque école aient pu périr ; mais il y a loin de là à la perte de l’ensemble du technique d’un art quelconque. La peinture à l’huile elle-même a bien perdu quelques-unes de ses ressources particulières, et l’on discute bien encore, sans jamais s’entendre ni s’accorder, sur les procédés personnels de certains maîtres, comme du Corrège, du Titien, de Paul Véronèse ; à plus forte raison ces sortes de lacunes peuvent-elles exister dans une manière d’opérer à peu près abandonnée aujourd’hui. Mais cependant, si nous consentons à faire cet aveu, il n’en faut pas abuser pour essayer de prolonger des mystères vraiment gratuits et ridicules ; car il faut reconnaître qu’on n’a écrit, sur les procédés de la peinture à l’huile, aucun ouvrage aussi complet, aussi lumineux, que la plupart de ceux auxquels nous avons renvoyé le lecteur, pour la peinture sur verre. Ainsi, par exemple, ces personnes qui, dans ces derniers temps, admettaient comme la seule perte à regretter dans l’ensemble des secrets de la peinture sur verre, celle du verre rouge sanguin, et qui sont parvenues à le recomposer par le protoxide de cuivre, -ont reconnu après que la préparation en était parfaitement décrite dans l’ouvrage d’Antonio Neri, déjà cité par nous. Au reste, la peinture sur verre, malgré le préjugé général, malgré les efforts malentendus et infructueux, n’a jamais cessé