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livre d’art : « Nous ne reconnaissons de véritable art d’architecture que celui qui seul, entre tous les procédés de bâtir connus, a dû son origine, ses progrès, ses lois, sa théorie, sa pratique, aux Grecs[1]. » Le fait est que la jeune génération, qui n’est point engagée dans les préjugés et les rancunes du dixhuitième siècle, admire les cathédrales du moyen-âge, parce qu’elles déposent à un haut degré du génie, de la foi, de l’association et du dévouement des enfants du peuple qui les ont élevées. Cette réaction en faveur de l’architecture gothique s’est naturellement reportée sur la peinture sur verre, une de ses plus intéressantes auxiliaires. On en a exhumé les restes, admiré les beautés, expliqué les énigmes ; on a été plus loin, on a voulu en faire revivre la pratique. Mais alors on s’est trouvé en présence du préjugé populaire qui regardait cette pratique comme entièrement perdue ; et chacun n’a eu d’autres secours que sa propre sagacité, presque toujours insuffisante, pour restaurer des procédés que la succession du temps seule peut créer, et que par conséquent le génie d’un seul serait impuissant à reconstituer de toutes pièces. Beaucoup de gens cependant ont cherché courageusement à le faire : nous avons personnellement connu plusieurs de ces aventureux chercheurs. Plusieurs nous liront, et peut-être leur serons-nous en aide ; car le secret dela peinture sur verre, si secret il y a, n’est rien moins

  1. M. Quatremère de Quincy, Histoire des Architectes, Avertissement, tom. Ier — Paris,183o.