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vêque de Paris, dont il était le vitrier, les vieux et magnifiques vitraux de Notre-Darne, et de les remplacer par des vitres blanches. Ceci se passait vers l’an 1760. Ainsi, comme on le voit, on peut poser en fait qu’à cette époque cette peinture était totalement abandonnée en France. La Révolution ne fit donc, quand elle en brisa les derniers vestiges, qu’achever l’œuvre de l’ancien régime.

Depuis quelques années un grand nombre d’idées ont été réformées. On s’est aperçu assez vite qu’on avait apporté trop d’ignorance et de colère dans la critique ou la destruction des œuvres de nos pères. On s’est retourné avec curiosité vers le moyen-âge ; on a exploré ses vieux monuments et ses vieilles légendes pour voir s’il était bien vrai qu’on ne pût y trouver que puériles illusions et barbarie grossière ; et l’on s’est aperçu, avec étonnement et indignation, que la critique avait outre-passé son droit, qu’elle avait erré et menti souvent. On a compris que l’humanité pouvait encore s’honorer et s’enrichir en acceptant cet héritage ; et que si, pour assurer ses progrès, elle doit se résigner à en abandonner beaucoup de choses, il y en a d’autres aussi qu’elle doit avoir soin de recueillir. L’architecture ogivale, surtout après une raillerie, a été saluée, ainsi qu’à sa naissance, comme une sublime manifestation du génie chrétien. Le génie chrétien a-t-il moins fait pour la gloire de l’art que le génie antique ? À quoi peut servir cette question ? Ce qu’il nous importe ici de constater, c’est qu’il n’y a plus qu’un très petit nombre d’hommes qui s’oublient assez pour oser écrire dans un