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et y meurt à un âge assez avancé, sans y avoir, à proprement parler, fondé une école et ravivé son art ; car Battista Borro et Giorgio Vasari, ses meilleurs élèves, eurent peu d’occasions pour le pratiquer. Voyez plus tard, en France, Bernard de Palissy, un de nos plus habiles verriers, qui peignit sur les vitres d’Écouen les Amours de Psyché, s’écrier douloureusement, dans son vieux et expressif langage : « Je te prie, cher lecteur, considère un peu les verres, lesquels, pour auoir esté trop communs entre les hommes, sont deuenuz à vn si uil prix, que la pluspart de ceulx qui les font uiuent plus méchaniquement que ne le font les crocheteurs de Paris. Ils sont venduz et criez par les uillages par ceuix-mesmes qui crient les vieils drapeaux et ferailles, tellement que ceulx qui les font et ceuix (C qui les vendent trauaillent beaucoup à vivre.» Et plus tard encore, Pierre Levieil, qui fut notre dernier peintre sur verre, écrit dans son précieux livre : « Tel est le sort actuel de la peinture sur verre, qu’on aura peine à croire que, dans la capitale du royaume, au moment où j’écris, il ne se trouve qu’un artiste de ce talent (c’était lui) dans lequel il élève un fils de dix-neuf à vingt ans, et que ce seul artiste soit assez peu occupé à quelques armoiries, que son art ne pourrait suffire à ses besoins s’il n’y joignait un commerce de vitrerie. » Ajoutez que ce malheureux Levieil, qui se plaint de la désuétude où tombe l’art de ses pères, était chargé, pendant qu’il composait le beau livre qu’il nous a laissé, d’arracher, par ordre de