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aux yeux, les vitraux repoussés de l’église parce qu’ils obstruaient ou plutôt faussaient, par leurs reflets, le jour qu’il fallait désormais mieux ménager pour éclairer les tableaux à l’huile ou à fresque, nouvellement impatronisés dans l’intérieur. Ainsi la peinture sur verre, née dans les cathédrales, exercée dans les premiers temps par tant de saints et tant d’évêques, confiée pendant toute la durée du moyen-âge aux soins des confréries dévotes, recommandée par le clergé à la libéralité des rois et des barons, fut décidément chassée du temple. Quelques prêtres encore, dans leur zèle pour les anciennes coutumes, faisaient réparer quelquefois les vitraux de leur église quand ils tombaient en ruines ; quelques-uns parfois en commandaient de nouveaux, et de plus beaux, suivant eux, en ce qu’ils étaient moins éclatants, moins vifs en couleur, et plus ressemblants à la peinture à l’huile, par leurs contours et leur modelé ; mais le plus grand nombre, sacrifiant à la mode, les supprimaient et les remplaçaient par des vitres blanches. Ceci tend à démontrer qu’on a beaucoup exagéré la quantité des vitraux détruits par nos dernières guerres civiles et par la révolution de 1789. Voyez en Italie, au commencement du seizième siècle : le Bramante, qui se rappelait les verrières de la cathédrale de Milan, conseille au pape Jules II d’orner ainsi ses édifices ; et pas un peintre ne se trouve à Florence ou à Rome qu’on en puisse charger : il leur faut faire venir à grands frais de France Maestro Claudio et Guglielmo. Ce dernier, largement récompensé, se fixe à Arezzo,