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de mosaïques transparentes, mais qui était resté sans application directe sous les derniers temps du paganisme et de l’empire romain, avait été appelé par le génie chrétien à une grande importance ; et, chose remarquable ! c’est loin de l’Italie et de la Grèce, loin du berceau probable de cette invention, qu’on en voit le plus grand développement se manifester. De plus, il était réservé aux peuples septentrionaux, aux Allemands, aux Anglais, aux Français surtout, d’amener enfin cet art en germe à sa virtualité définitive. À la coloration simple et aux motifs de pur ornement par voie d’assemblage, on vit succéder, dès le onzième siècle, les premiers et réels symptômes de peinture. On traça sur les verres, teints encore uniformément dans toute leur étendue, comme nous l’avons déjà dit, les premiers linéaments destinés à expliquer des figures et des sujets. Quand on avait obtenu, avec le pinceau trempé dans quelques dissolutions minérales, les contours désirés, et qu’on les avait rehaussés par quelques hachures, on soumettait la feuille de verre à une nouvelle cuisson, à la façon des émaux ; puis on encadrait d’ordinaire ces sortes de tableaux dans des bordures bariolées par des pièces de rapport ; en sorte que la mosaïque primitive soutenait encore de son capricieux éclat l’aspect nécessairement grossier de la peinture. Quelque temps après cette transition et ces essais, le riche abbé Suger, régent du royaume pendant la seconde croisade, fit exécuter les magnifiques verrières de Saint-Denis, dont quelques précieux fragments ont été sauvés par