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temps sans lui dévoiler les secrets de la peinture à l’huile, que l’on ne connaissait point encore en Toscane.

Mais revenons à la grande chapelle de Santa-Maria-Nuova. Andrea y laissa une Annonciation, et la Vierge gravissant les degrés du temple couverts d’une foule de pauvres parmi lesquels on en remarque un qui lance un vase à la tête de l’un de ses camarades. Cette composition, dont toutes les figures sont étudiées avec un soin extraordinaire, renferme encore un temple octogone isolé et enrichi de pilastres, de niches et de statues. Cet édifice occupe le milieu d’une place entourée de belles maisons qui reçoivent l’ombre du temple, produite par la lumière du soleil.

Dans la même chapelle, Maestro Domenico peignit à l’huile Joachim visitant sainte Anne, et la Naissance de la Vierge dans une chambre splendidement ornée, à la porte de laquelle se tient un gracieux enfant qui lève le marteau. Au-dessous, il plaça le Mariage de la Vierge et bon nombre de portraits d’après nature, tels que ceux de Messer Bernardetto de Médicis, connétable des Florentins, du gonfalonier Bernardo Guadagni, de Falco Portinari et d’autres personnages appartenant à cette famille. On y voit en outre un nain rompant une baguette, et quelques femmes revêtues de costumes du temps, d’un charme indicible. Mais des causes que nous relaterons bientôt empêchèrent l’achèvement de cet ouvrage.

Andrea, de son côté, avait également peint à