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collection particulières des antiquaires en fournissent les preuves irrécusables. Presque tous ces curieux vestiges de la verrerie antique sont en verre colorié par des oxides minéraux. Il est hors de doute, par la beauté, la variété et l’éclat des plaques de verre, des porcelaines et des émaux égyptiens et romains, que l’antiquité connut à fond tous les procédés de cette coloration ; on peut lire, sur ce point, les savantes dissertations de Caylus. La mosaïque et les différentes manières de peindre et d’orner par voie d’incrustation tirèrent un grand parti de cette connaissance ; on pourrait dire, en restant exact, que les ressources de leur palette s’en accrurent. En effet, les différentes variétés du marbre et des autres pierres auraient difficilement mis la disposition des mosaïstes la même abondance et le même éclat pour leurs teintes. Mais colorer le verre ou peindre dessus ne sont pas une même chose, et cette apparente conformité de termes a produit beaucoup d’erreurs et de divagations. Ainsi on a appelé peinture sur verre de véritables travaux de mosaïques ; car, on le comprend, des plaques de verre, teintes, chacune uniformément dans sa masse, et n’arrivant à exprimer des motifs que par leur agrégation, constituent, quelles que soient leur grandeur et la manière dont on les expose à l’œil, de réelles mosaïques. Il est remarquable que les premiers ouvriers qui introduisirent ces mosaïques transparentes se servirent dans leurs essais du même lien, du même mortier qu’ils employaient dans leurs autres ouvrages ; ils le disposaient en bandes et sous forme