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jardins. C’était un homme très honorable, d’excellentes mœurs, et rempli de piété. Il ne pouvait se pardonner sa fuite de chez les Dominicains ; aussi fit-il, pour le couvent de San-Domenico d’Arezzo, une très belle verrière où il figura une vigne s’élevant du corps de saint Dominique ; il voulait ainsi représenter l’arbre allégorique de l’ordre produisant une grande quantité de saints frères. Dans le haut, on voit la Vierge, et le Christ qui épouse sainte Catherine de Sienne. Cette peinture est admirable et digne d’un grand maître ; mais il en refusa le prix, désirant par là s’acquitter de ce qu’il devait à son ancien ordre.

Guglielmo envoya à Pérouse, pour l’église de San-Lorenzo, un très beau vitrail, et en peignit un grand nombre d’autres pour les environs d’Arezzo. Il s’occupa aussi d’architecture, et fit beaucoup de dessins d’ornements et plusieurs constructions pour les Arétins et leur territoire, entre autres les deux portes en pierre de San-Rocco, et l’ornement dont on entoura le tableau de Maestro Luca, à San-Girolamo. Il composa encore deux autres ornements, le premier pour l’abbaye d’Anghiari, et le second pour la confrérie della Trinità, à la chapelle del Crocifisso ; puis il dessina un lavabo très riche pour la sacristie, qui fut parfaitement exécuté par le sculpteur Santi.

Comme le prieur travaillait sans relâche, l’hiver comme l’été, dans des lieux humides et malsains, il fut atteint d’une hydrocèle dangereuse. Les médecins l’opérèrent ; mais peu de jotirs après, se sentant plus mal, il reçut en bon chrétien les