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grandes voûtes, afin de satisfaire son désir de laisser un souvenir durable à Arezzo. Et pour lui prouver toute leur satisfaction, les Arétins lui donnèrent une terre de la confrérie de Santa-Maria-della-Misericordia, avec la jouissance pendant sa vie de plusieurs belles maisons ; et de plus ils exigèrent, lorsque son travail fut achevé, que les marguilliers, après l’avoir fait estimer par de bons artistes, lui en payassent entièrement le prix.

Guglielmo, ainsi encouragé, voulut mériter tant de bienfaits ; et cherchant à imiter les beautés de la chapelle de Michel-Ange, il se mit à peindre des figures d’une grandeur prodigieuse. Il eut une volonté si forte de se perfectionner dans son art ; il y mit tant de persévérance, que, bien qu’il eût plus de cinquante ans, il se surpassa lui-même et prouva qu’il savait comprendre le beau et imiter le bon. C’est ce qui nous fait penser que celui qui aspire à la perfection peut au moins dépasser les bornes ordinaires de toute science, s’il n’épargne pas le travail. Le prieur fut d’abord effrayé de la grandeur des voûtes qu’il avait entrepris de peindre, n’étant nullement habitué à la fresque ; aussi envoya t-il chercher à Rome Maestro Giovanni, miniaturiste français qui, arrivé à Arezzo, peignit à fresque un Christ, et une bannière que l’on porte dans les processions. Ces ouvrages lui avaient été procurés par Guglielmo ; il les termina avec beaucoup de soin.

Le prieur exécuta encore le vitrail circulaire de la façade de l’église de San-Francesco, où il représenta le pape dans le consistoire, les cardinaux, et saint