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Mais celui qui veut connaître tout ce que le prieur a pu produire de plus beau en ce genre doit contempler, dans la chapelle de saint Mathieu, la vitre où cet apôtre est représenté au moment où il abandonne son comptoir et ses richesses pour suivre le Christ, qui l’appelle. Rien n’est plus admirable que la composition de ce sujet. Un apôtre endormi sur les marches d’un escalier est vivement réveillé par un autre ; plus loin, saint Pierre s’entretient avec saint Jean ; leur beauté a quelque chose de vraiment divin. Les effets de la perspective, les escaliers, les figures, le paysage, y sont rendus avec une telle perfection, que 1’on dirait que ce sont point des vitraux, mais des merveilles tombées du ciel pour la consolation des hommes.

Guglielmo décora les autres fenêtres de cette église ; il y peignit saint Antoine et saint Nicolas, puis le Christ chassant les vendeurs du temple, et la Femme adultère. Ces vitraux sont réellement magnifiques.

Les Arétins, remplis d’admiration pour le mérite et les travaux de cet artiste, l’encouragèrent et le récompensèrent dignement. Il en fut si reconnaissant, qu’il se décida à prendre Arezzo pour patrie, et à s’y faire naturaliser.

Réfléchissant ensuite que l’art du verrier est peu propre à conserver long-temps la mémoire de celui qui l’exerce, à cause des accidents qui peuvent chaque jour anéantir ses travaux, il voulut s’adonner désormais à la peinture. Les marguilliers de l’évêché le chargèrent alors de peindre à fresque trois