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se dissimuler dans les ombres ou les plis de ses draperies, de façon que ces lignes, nécessairement obscures, au lieu de traverser disgracieusement ses figures et de les couper en tous sens, venaient donner plus de précision à ses contours et plus de nerf à ses ombres. La brosse n’eût pas été plus heureuse sur la toile. C’était, certes, ce qui peut s’appeler faire de nécessité vertu.

Guglielmo ne se servait que de deux couleurs pour ombrer les verres qu’il soumettait à l’action du feu. Il tirait l’une des battitures de fer, et l’autre de celles de cuivre. La première, étant noire, lui servait à ombrer les bâtiments, les vêtements et les cheveux ; la seconde lui donnait une teinte tanée propre aux chairs. Il tirait aussi un grand parti d’une pierre dure qu’il faisait venir de France ou même de Flandre ; cette pierre rouge, connue aujourd’hui sous le nom de lapis amotica, sert pour brunir l’or. Lorsqu’elle est mélangée avec de la gomme, après avoir été broyée d’abord dans un mortier de bronze, et ensuite sur une plaque de cuivre ou de laiton, avec une molette de fer, elle produit sur le verre un merveilleux effet.

Lorsque Guglielmo arriva à Rome, quoique très habile dans toutes les parties de son art, il n’était cependant pas très bon dessinateur ; mais en ayant bientôt reconnu l’inconvénient, il se mit à étudier sérieusement ; et, quoique déjà âgé, il fit de véritables progrès. On peut s’en convaincre en examinant les verrières qu’il exécuta dans le palais du cardinal Silvio à Cortona, et l’œil-de-bœuf où se