Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/718

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des dieux d’un ordre inférieur et les Grâces répandent des fleurs sur la table. Les pendentifs qui forment entre les cintres des fonds triangulaires renferment plusieurs sujets poétiques, entre autres Mercure traversant les airs, Jupiter embrassant Ganimède, Vénus sur son char, Psyché transportée dans l’Olympe par Mercure et les Grâces. Dans les lunettes des arcs distribués tout autour du portique, on voit des Cupidons ailés portant en trophée les armes ou les attributs des dieux : la foudre de Jupiter, le casque, l’épée et le bouclier de Mars, les marteaux de Vulcain, la massue et la peau de lion d’Hercule, le caducée de Mercure, la flûte de Pan, les instruments d’agriculture de Vertumne. Ces enfants sont accompagnés d’animaux dont le caractère est en rapport avec les attributs qu’ils portent ; peinture et poésie vraiment admirables. Jean d’Udine décora les arêtes des pendentifs par des festons, assemblages de fleurs, de fruits et de plantes de tout genre (45). Raphaël donna encore les dessins des écuries des Ghigi et d’une chapelle qui appartenait à Agostino, dans l’église de Santa-Maria-del-Popolo (46). Il orna cette chapelle de peintures et ordonna que l’on y élevât un magnifique tombeau pour lequel il fit exécuter par Lorenzetto, sculpteur florentin, deux figures qui sont encore dans sa maison au Macello de’ Corbi, à Rome. Mais la mort de Raphaël et celle d’Agostino, qui arriva ensuite, furent cause que cet ouvrage échut à Sébastien, de Venise.

Raphaël, alors parvenu à l’apogée de son talent, commença, par l’ordre de Léon X, la grande salle