voulut mener à fin avec une telle perfection, qu’il appela Luca della Robbia de Florence pour exécuter les pavés (41). Pour les portes et les soffites des mêmes salles, il se servit de Gian Barile, habile sculpteur en bois. Le merveilleux spectacle offert par tous ces ornements, ces stucs, ces peintures, est tel, que nous osons dire que l’on ne pourrait ni faire ni imaginer rien de plus beau. Aussi Raphaël fut-il chargé de la direction de tous les travaux de peinture et d’architecture du palais. On raconte qu’il poussait la bonté envers ses amis jusqu’à la faiblesse, il souffrit que ceux qui construisirent les murailles laissassent, au-dessus des anciennes chambres d’en bas, des vides et des ouvertures pour pouvoir y placer des tonnes, des conduits et des bois, et on se trouva forcé de remplir plus tard ces vides qui affaiblissaient tellement le bas de l’édifice, qu’il commençait à se crevasser de toutes parts. Vers ce temps, Raphaël donna des dessins d’architecture pour la Vigne du pape et pour plusieurs habitations du Borgo ; nous citerons entre autres le beau palais de Messer Gio. Battista dall’Aquila. De lui est aussi le dessin du palais que l’évêque de Troja fit construire à Florence dans la rue San-Gallo. Puis il peignit pour les moines noirs de San-Sisto, à Plaisance, un magnifique tableau de maître-autel où figurent la Vierge, saint Sixte et sainte Barbe (42). Pour la France, il fit plusieurs tableaux, et particulièrement pour le roi un saint Michel combattant avec le démon, que l’on regarde comme une chose merveilleuse. Il y a représenté une roche brûlée jusque dans les entrailles de la terre, dont les
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