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de l’Église. On ne saurait rien imaginer de plus parfait (39). La voûte de cette salle ayant été peinte par le Perugino, Raphaël conserva par reconnaissance l’ouvrage de son maître. Raphaël entretenait alors des dessinateurs dans toute l’Italie, à Pozzuolo et jusqu’en Grèce, afin de se procurer tout ce qui pouvait être utile à son art. Il décora encore une salle du Vatican avec des figures peintes en grisaille, et en manière de statues, représentant des apôtres et d’autres saints (40) ; il se servit de Jean d’Udine, son élève, qui excellait à peindre les animaux, pour représenter ceux qui se trouvaient dans la ménagerie du pape Léon, tels que le caméléon, les civettes, les singes, les perroquets, les lions, les éléphants et autres animaux rares. Raphaël ne se borna pas à embellir le palais pontifical de grotesques ; il donna aussi le dessin des escaliers et de la nouvelle loge commencée par Bramante, que la mort de cet artiste avait laissée inachevée ; Raphaël exécuta un modèle en bois, où il améliora beaucoup le premier plan ; puis, le pape voulant déployer sa grandeur et sa magnificence, Raphaël fit les dessins des stucs, des sujets qui y furent peints et des distributions ; quant aux stucs et aux grotesques, il en chargea Jean d’Udine, et confia les figures à Jules Romain, quoique ce dernier s’en occupât peu. Ainsi, Gio-Francesco, le Bologna, Pierino del Vaga, Pellegrino, Vincenzio da San-Gimignano, Polidoro da Caravaggio, et beaucoup d’autres artistes travaillèrent aux figures, aux sujets historiques, et à tous les détails enfin de cette immense entreprise que Raphaël