Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/689

Cette page a été validée par deux contributeurs.

saints, assis trois de chaque côté, savoir : saint Benoît, saint Romuald, saint Laurent, saint Jérôme, saint Maur et saint Placide. Raphaël écrivit son nom en grandes lettres sur cette fresque, qui fut alors très estimée.

Enfin les religieuses de Sant’-Antonio de Padoue lui commandèrent une Vierge tenant son fils habillé (ce que Raphaël fit pour se conformer au vœu pudique de ces chastes et vénérables filles). D’un côté se trouvent saint Pierre, saint Paul, de l’autre sainte Cécile et sainte Catherine, dont les têtes, d’un caractère plein de douceur et de pureté, et le bel ajustement, furent regardés comme quelque chose d’entièrement nouveau. Au-dessus de ce tableau, un cadre demi-circulaire renfermait la figure du Père éternel, et le gradin du retable de l’autel était orné (le trois petits sujets représentant, l’un le Christ priant au Jardin-des-Olives, l’autre un Porternent de croix où l’on admire la beauté des mouvements des soldats qui entraînent le Sauveur, et le dernier le Christ mort sur les genoux de sa mère. Ce chef d’œuvre est vénéré par les religieuses de Sant’Antonio, et admiré par tous les peintres.

Nous devons remarquer ici que ce fut après avoir vu et étudié les œuvres des plus grands maîtres à Florence, que Raphaël changea et embellit tellement sa manière, que dès lors ses productions semblèrent appartenir à plusieurs artistes habiles, mais dont les uns surpasseraient de beaucoup les autres en talent et en perfection.

Avant son départ de Pérouse, Madonna Atalanta