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de Lorenzo, les fit rejoindre et rajuster entre eux le mieux qu’il fut possible.

Raphaël fut ensuite forcé de quitter Florence pour se rendre à Urbin, où la mort de son père et de sa mère laissait toutes ses affaires à l’abandon. Pendant son séjour dans son pays natal, il fit dans sa seconde manière, pour Guidobaldo de Montefeltro, alors capitaine des Florentins, deux Vierges qui ornent aujourd’hui la galerie de l’illustre Guidobaldo, duc d’Urbin  (7), et un Christ au Jardin-des-Olives, avec les trois apôtres endormis dans le lointain. Ce petit chef-d’œuvre est d’un fini si exquis, que la miniature ne saurait être plus parfaite. Après avoir long-temps appartenu à Francesco Maria, duc d’Urbin, il fut donné par sa sœur, Madonna Leonora, à don Paolo Giustiniano et à don Pietro Quirini, Vénitiens et ermites Camaldules, qui, en souvenir de la donatrice, le placèrent dans la chambre du supérieur de leur couvent, où on le conserve comme l’un des restes précieux de Raphaël d’Urbin.

Lorsque Raphaël eut arrangé ses affaires, il retourna à Pérouse, où il fut chargé de trois grands ouvrages. Le premier, dans l’église des pères Servites, pour la chapelle des Ansidei, était un tableau représentant la Vierge, saint Jean-Baptiste et saint Nicolas.

Le second fut une peinture à fresque pour la chapelle de la Vierge, à San-Severo, petit monastère de l’ordre des Camaldules. On y voit le Christ dans sa gloire, Dieu le Père environné de ses anges, et six