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Perugino, si l’on ne savait de source certaine qu’elle appartient à Raphaël (3).

Peu de temps après, quelques affaires appelèrent Pietro à Florence ; Raphaël quitta alors Pérouse, et se rendit, accompagné de quelques amis, à Castello, où il fit dans le même style un tableau pour l’église de Sant’-Agostino, et pour San-Domenico un Christ en croix, que l’on attribuerait au Perugino si l’on n’y lisait le nom de Raphaël. Un troisième tableau qu’il termina dans la même ville, à San-Francesco, représente le Mariage de la Vierge. Les progrès du jeune peintre sont tels, que déjà l’on pressent qu’il surpassera bientôt son maître. Il plaça dans le fond de cet ouvrage un temple circulaire et il parvint à le rendre si admirablement, qu’il semble chercher les difficultés pour avoir le bonheur de les vaincre (4).

Pendant qu’il acquérait ainsi une immense réputation, le pape Pie II  (5) confia les fresques de la bibliothèque de la cathédrale de Sienne à Pinturicchio. Cet artiste, ami de Raphaël dont il connaissait le talent comme dessinateur, le conduisit à Sienne, où il lui fit faire quelques-uns des cartons et des dessins destinés à cette bibliothèque ; mais Raphaël ne continua pas ces travaux. Quelques peintres lui avaient vanté le magnifique groupe de chevaux de Léonard de Vinci et les dessins plus admirables encore faits en concurrence de Léonard par Michel-Ange. Le Sanzio, poussé par l’amour de l’art, abandonna ses espérances et ses avantages, et partit pour Florence (6). Il résida assez long-temps dans cette ville, qui avait