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rement l’œil, tantôt à des œuvres qui peuvent être belles, mais qui ne répondent à aucune convenance ! Le beau est-il une chose vaine de sa nature, et l’utile une chose brutale ? S’il n’en est rien, pourquoi donc concevoir les monuments tantôt en dehors du goût, tantôt en dehors du besoin ? Tout n’implique-t-il pas dans la nature son usage ? tout ne comporte-t-il pas sa beauté ?

Mais chaque artiste ignore aujourd’hui la moitié de son art, et chaque école néglige la moitié de son objet. Fatale division, où tant de notions, si péniblement acquises par l’esprit humain, et si glorieusement appliquées par nos pères, viennent se dissoudre ; où l’artiste se ravale, où l’art s’amoindrit, où le goût méprise la science, et où le calcul insulte au génie !