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riences viennent s’unir et s’aider ; où chacun profite de la science de tous, y participe et voit la sienne s’augmenter ! C’est surtout dans ce sens que la somme des travaux accomplis par les Giamberti est précieuse à examiner ; elle offre quelque chose d’homogène et de bien entendu, qui se lit tout aussi bien dans les détails les plus infimes que dans les plus larges dispositions de leurs édifices. Tout ce qu’ils ont fait est plein de sagesse et d’art. L’économie et la solidité dont ils se piquaient ne nuisent nulle part à la majesté et à la richesse. Toutes leurs constructions sont simples, harmonieuses, et belles par conséquent. On retrouvera la même physionomie de haute raison, de simplicité et de noblesse, que nous attribuons à leurs ouvrages, dans leurs mœurs et leurs allures personnelles, au fur et à mesure que le Vasari nous fournira leurs biographies particulières. En effet, depuis Francesco, l’architecte de Cosme l’Ancien, jusqu’à cet autre Antonio qui répara sous Léon X les erreurs du Bramante, et consolida Saint-Pierre de Rome, tous ces Giamberti furent des hommes pareils : génies tranquilles, talents ingénieux, nobles caractères. Nourris dans la pratique et le métier, mais consommés aussi dans l’art et la théorie, ils furent constamment retenus dans une région moyenne où se développèrent pleinement les doubles tendances de leur tempérament et de leur éducation. Trop artistes pour se rétrécir dans les misères du métier, trop ouvriers pour se perdre dans les caprices de l’art, ils savaient descendre facilement de l’idée à l’exécution, et remonter