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rentin, orné la ville et répandu la gloire de Florence et du génie toscan dans tous les lieux où ils travaillèrent. Aussi fit-on en leur honneur les vers suivants :

Cedite Romani structores, cedite Graii,
Artis, Vitruvi, tu quoque cede parens.
Etruscos celebrare viros testudinis arcus,
Urna, tholus, statuæ, templa, domusque petunt.



Le Vasari, en nous donnant ici la double biographie des frères Giuliano et Antonio, nous introduit dans une des plus remarquables familles de Florence, non qu’elle appartînt à la noblesse, ni même à l’une des sept grandes confréries bourgeoises qui dans leur richesse s’égalaient à l’aristocratie ; c’était, au contraire, une vieille race d’obscurs et pauvres ouvriers menuisiers, charpentiers, tailleurs de pierre, couvreurs et maçons ; on retrouve en effet leurs traces jusque dans le treizième siècle. Mais cette famille, de génération en génération, s’élevait dans le travail et les bonnes mœurs ; chacun y acceptant avec confiance et cultivant avec amour et courage l’héritage paternel. Elle grandissait avec la république, marchant, comme elle, à pas lents, mais sûrs. Aussi lorsque Florence, forte et riche depuis long-temps déjà, voulut enfin le paraître et se