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lui alloua les fresques de la Sixtine dès qu’il fut arrivé.

Peu après, Giuliano insista de nouveau pour se retirer. Jules II vit que sa résolution était inébranlable, et lui permit de partir, mais en lui conservant ses bonnes grâces et en lui accordant sa bénédiction. Il lui donna cinq cents écus dans une belle bourse de satin rouge, et dit qu’il lui souhaitait bonheur et repos dans sa patrie, et qu’en tout temps il pouvait compter sur son affection. San-Gallo baisa les pieds du saint pontife, et se dirigea vers Florence dans le temps même où Pise était environnée et assiégée par l’armée florentine.

Il ne fut pas plus tôt arrivé, que Piero Soderini, après l’avoir gracieusement accueilli, l’envoya au camp pour aider les commissaires, qui ne pouvaient empêcher les Pisans de ravitailler leur place au moyen de l’Arno. Giuliano, après avoir examiné les lieux, décida que l’on ferait un pont de bateaux dans une saison plus favorable. Il partit alors pour Florence ; mais quand le printemps fut arrivé, il revint devant Pise avec son frère Antonio. Ils construisirent un pont très ingénieux qui, solidement enchaîné et capable de résister à la crue des eaux du fleuve, remplit le but que se proposaient les commissaires, en coupant les vivres aux Pisans, qui furent forcés de se rendre aux Florentins.

Peu de temps après, le gonfalonier Piero Soderini envoya de nouveau Giuliano à Pise, avec un très grand nombre d’ouvriers, pour construire la forteresse et la porte San-Marco, qui est d’ordre dorique.