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pape, suivant le conseil de notre architecte, chargea Michel-Ange de faire sa statue en bronze, comme nous le dirons à la vie de ce grand artiste.

Giuliano suivit aussi le pontife à la Mirandole, où il endura beaucoup de fatigues et d’incommodités. Lorsque cette ville fut prise, il revint à Rome avec la cour.

Jules II, toujours violemment dominé par l’envie de chasser les Français d’Italie, résolut d’enlever le gouvernement de Florence à Piero Soderini, qui était un grand obstacle à ses desseins. Tout occupé de ses guerres, il avait suspendu ses constructions, à l’exception de celle de Saint-Pierre ; encore y travaillait-on lentement. Giuliano, déjà dégoûté, demanda son congé. Le pape, irrité, lui répondit : « Crois-tu que je ne pourrai pas trouver des Giuliano da San-Gallo ? » L’architecte riposta que du moins il n’en trouverait jamais un semblable pour la fidélité et le dévouement, tandis que lui saurait bien trouver des princes plus fidèles à leurs promesses que le pape ne l’avait été. Enfin Jules, sans lui accorder son congé, lui dit seulement de lui en reparler une autre fois.

Pendant ce temps, Bramante avait amené à Rome Raphaël d’Urbin, et lui avait fait confier les peintures du palais pontifical. San-Gallo, voyant le pape, enchanté de ces travaux, désirer qu’on peignît la voûte de la chapelle Sixtine, lui conseilla d’en charger le Buonarroti, qui avait déjà réussi dans la statue de bronze à Bologne. Cet avis plut au pape : il envoya aussitôt chercher Michel-Ange, et