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mentèrent encore le nombre des ouvriers et des maîtres maçons. Mais les griefs du pape s’exprimant chaque jour plus violemment contre le cardinal, ce prélat crut prudent de se retirer à Avignon. Il fit présent au roi de France du modèle que Giuliano avait fait d’un vaste palais, merveilleux pour la beauté et la richesse des ornements. Giuliano alla à Lyon pour l’offrir au roi, qui récompensa largement l’artiste, après avoir témoigné sa reconnaissance au cardinal qui était resté à Avignon.

Sur ces entrefaites, le cardinal apprit que son palais était près d’être achevé. Il envoya Giuliano revoir cet ouvrage, qui, peu de temps après son arrivée, se trouva complètement terminé.

Le roi de France venait de rendre la liberté à la ville de Pise ; mais la guerre continuait encore entre les Florentins et les Pisans. Giuliano devait traverser leur territoire pour se rendre à Florence avec les ouvriers qu’il avait employés à Savona. Il demanda un sauf-conduit à Lucques, pour lui et ses compagnons ; car ils se méfiaient fort des soldats pisans, et ils avaient raison : près d’Altopascio, les Pisans les firent prisonniers, sans tenir aucun compte du sauf-conduit. Notre pauvre architecte fut retenu six mois à Pise, et ne put partir qu’après avoir payé une rançon de trois cents ducats.

Aussitôt qu’Antonio connut ces événements, il prit congé du pape pour aller trouver son frère à Florence. Dans son voyage, il donna le dessin de la forteresse de Montefiascone au duc Valentin. Alexandre VI mourut alors. Son successeur,