portait à Giuliano lorsqu’il était châtelain d’Ostia. Il lui demanda le modèle du palais de San-Pietro-in-Vincola, et peu de temps après, voulant faire construire un autre palais à Savona, sa patrie, il rappela près de lui notre architecte. Il était difficile à Giuliano d’obéir au cardinal, car son plafond de Santa-Maria-Maggiore n’était pas achevé, et le pape Alexandre VI refusait de le laisser partir. Mais heureusement le pape consentit à agréer à sa place son frère Antonio, dont le talent lui plaisait. Il lui témoigna même une grande affection, et le chargea de transformer en une espèce de forteresse le môle d’Adrien, que l’on nomme aujourd’hui le château Saint-Ange. Antonio exécuta habilement toutes les fortifications qui existent aujourd’hui. Son crédit près du pape et de son fils le duc Valentin s’en augmenta beaucoup, et bientôt après on lui confia la construction de la forteresse de Cività-Castellana. Les travaux ne lui manquèrent pas tant que vécut Alexandre VI, qui l’estimait, et le récompensait largement.
Giuliano avait déjà avancé la construction du palais de Savona, lorsque le cardinal fut appelé à Rome par ses affaires. Celui-ci emmena Giuliano avec lui, pensant que les ouvriers formés par notre architecte pourraient achever la fabrique d’après ses dessins. Ce voyage fit plaisir à Giuliano, qui désirait voir son frère Antonio et les ouvrages qu’il avait exécutés. Son séjour à Rome fut de courte durée ; il repartit avec le cardinal, qui, tombé de nouveau dans la disgrâce du pape, s’enfuit dans la crainte d’être emprisonné. Arrivés à Savona, ils aug-