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frapper. Cette perte fut ressentie, non-seulement par les artistes et la ville de Florence, mais encore par toute l’Italie. Giuliano, vivement affecté, se retira à Prato, où il bâtit l’église de Nostra-Donna-delle-Carceri. Toutes les constructions publiques et particulières étant suspendues à Florence, notre architecte demeura trois années consécutives à Prato, en supportant le mieux qu’il put la gêne, l’ennui et la douleur.

Giuliano da Maiano avait commencé, mais non achevé, la coupole de l’église de la Madonna-di-Loreto ; et comme il était à craindre que les pilastres ne fussent pas assez forts pour supporter l’énorme poids de la voûte et de la coupole, on écrivit à Giuliano pour l’engager à venir examiner ce travail. Il se rendit à cette invitation. Aussi ardent qu’habile, il démontra qu’on pouvait facilement voûter cet édifice. On lui confia alors le soin de cet ouvrage. Il retourna à Prato terminer ce qu’il avait commencé, et revint à Loreto accompagné de ses maîtres maçons et de ses tailleurs de pierre. Pour donner une grande solidité à ses constructions, il envoya chercher à Rome de la pouzzolane, qu’il mêla à tout le mortier qu’il employa. Trois ans après, son travail était entièrement achevé.

Il partit ensuite pour Rome, où, par l’ordre du pape Alexandre VI, il répara la toiture de Santa-Maria-Maggiore, qui tombait en ruines. Il y fit le beau plafond que l’on voit à présent.

L’évêque della Rovere, ayant été créé cardinal de San-Pietro-in-Vincola, se souvint de l’amitié qu’il