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pour un Vénitien, et plusieurs maisons pour des particuliers.

Lorsque le magnifique Laurent, dans un but d’utilité publique et pour laisser de grands souvenirs, voulut fortifier le Poggio Imperiale, il réclama les conseils et les dessins de Giuliano, qui fut l’architecte de ce célèbre château.

Ces ouvrages lui acquirent une si grande renommée, que le duc de Milan lui demanda le modèle d’un palais. Laurent conduisit Giuliano à Milan, où il ne fut pas moins honoré par le duc qu’il ne l’avait été jadis par le roi de Naples. Le modèle qu’il présenta à ce prince lui plut tellement, qu’il fit jeter de suite les fondements de cet édifice ; mais les guerres qui survinrent empêchèrent qu’il ne fût continué.

Giuliano rencontra à Milan Léonard de Vinci, qui travaillait pour le duc. Il lui donna d’excellents conseils pour jeter en bronze le cheval colossal qui fut détruit par les Français.

De retour à Florence, Giuliano y trouva son frère. Antonio était devenu si habile, que personne ne sculptait mieux que lui, surtout les grands crucifix en bois ; on peut en juger par celui qui décore le maître-autel de la Nunziata, et ceux que possèdent les moines de San-Gallo à S.-Jacopo et la confrérie dello Scalzo. Mais Giuliano détermina son frère à abandonner cet art, et l’associa à ses nombreux travaux d’architecture.

Malheureusement la fortune, ennemie du génie, ne tarda pas à leur enlever un puissant appui dans la personne de Laurent de Médicis, que la mort vint