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tectes firent des modèles, mais on adopta celui de Giuliano, que Laurent appela dès lors San-Gallo, du nom du couvent. Giuliano, qui s’entendait donner ce nom par tout le monde, dit un jour en plaisantant au magnifique Laurent : « Votre Seigneurie, en m’appelant San-Gallo, m’enlève le nom d’une ancienne famille ; et loin d’avoir gagné, comme je le croyais, je perds à cet échange. » Laurent lui répondit qu’il valait mieux être le chef d’une maison nouvelle que de tirer sa gloire de ses ancêtres ; ce qui satisfit pleinement l’architecte. Cependant on travaillait activement au couvent de San-Gallo et à tous les autres édifices entrepris par Laurent ; mais aucun ne s’acheva, à cause de la mort de ce grand homme. Peu de temps après, en 1530, le couvent fut détruit de fond en comble, lors du siége de Florence, ainsi que le bourg, où se trouvait un grand nombre de très belles fabriques ; et à présent il ne reste pas le moindre vestige des maisons, de l’église et du monastère.

Giuliano Gondi, très riche marchand florentin, revint à Florence après la mort du roi de Naples, et fit commencer un palais d’ordre rustique, en face de San-Firenze, par Giuliano, avec lequel il s’était intimement lié lors du voyage de ce dernier à Naples. Ce palais devait former une encoignure, et rejoindre le vieux tribunal des consuls ; mais la mort de Giuliano Gondi empêcha de le continuer. On y voit une cheminée d’une admirable composition, et ornée de riches sculptures. Giuliano construisit ensuite, près de la porte Pinti-in-Camerata, un palais