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ducats. Nos deux champions se mirent à l’œuvre, et, le moment du jugement arrivé, Paolo fut proclamé vainqueur, et Mino regardé comme un homme qui savait mieux se servir de sa langue que de ses outils.

À Monte-Cassino, monastère de moines noirs, situé dans le royaume de Naples, on trouve un mausolée de la main de Mino ; à Naples, quelques sculptures en marbre ; à Rome, le saint Pierre et le saint Paul qui sont au bas des escaliers de San-Pietro, et à San-Pietro, le tombeau du pape Paul II. La figure que Paolo fit en concurrence de Mino est ce saint Paul, qui, après avoir longtemps demeuré inconnu dans la chapelle de Sixte IV, a été transporté sur un piédestal de marbre qui orne le commencement du pont de Sant’-Angelo. Clément VII, ayant un jour remarqué cette statue, ordonna qu’on lui donnât pour pendant un saint Pierre de la même dimension, et qu’on les plaçât à l’entrée du pont de Sant’-Angelo, à l’endroit où s’élevaient deux petites chapelles de marbre dédiées à ces apôtres, et qu’il fit jeter à terre parce qu’elles masquaient la vue du château.

On lit, dans le traité d’Antonio Filarete, que Paolo fut non-seulement sculpteur, mais encore habile orfévre, et qu’il travailla aux douze apôtres d’argent qui, avant le sac de Rome, décoraient l’autel de la chapelle pontificale. Il fut aidé par ses élèves Niccolà della Guardia et Pietro Paolo da Todi, qui se distinguèrent également comme sculpteurs, ainsi que le prouvent les tombeaux de Pie II et de