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colonnes richement dorées. Peu d’années après, la foudre tomba sur le clocher de l’église, perça la voûte de la chapelle, et passa près du tableau qui, étant peint à l’huile, ne fut nullement endommagé ; mais elle enleva toute la dorure de l’ornement. Je rapporte ce fait, à propos de la peinture à l’huile, afin de montrer combien il importe de se préserver de semblables accidents, qui sont arrivés non seulement à cet ouvrage, mais à beaucoup d’autres encore.

Raffaellino fit ensuite à fresque, sur l’un des côtés d’une maison qui appartient aujourd’hui à Matteo Botti, entre le pont de la Carraia et celui de la Cuculia, un petit tabernacle dans lequel on voit Sainte Catherine et Sainte Barbe agenouillées près de la Vierge, qui tient son fils dans ses bras. À la Villa Marignolle des Girolami, il termina avec soin deux très beaux tableaux représentant une Madone, Saint Zanobe et d’autres Saints. Les gradins sont ornés de petits sujets tirés de la vie de ces bienheureux. Sur la muraille de l’église des religieuses de San-Giorgio, il peignit une Piété, avec les trois Maries à l’entour, et en 1504, il plaça au-dessous de ce tableau une Vierge digne des plus grands éloges. Dans l’église de Santo-Spirito, à Florence, au-dessus du tableau des Nerli peint par Filippo, son maître, il termina une autre Piété qui est très estimée ; mais il ne réussit pas également en répétant le même sujet à San-Bernardo. Il fit d’énormes efforts pour mener à bien deux tableaux, dont l’un représente deux anges qui encensent le Christ, couvert de sang, la croix sur l’épaule,