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études, exécutées au crayon, ou à la plume et à l’aquarelle, sur du papier de couleur, et rehaussées de blanc, se distinguent par une hardiesse et une pratique admirables. Nous en possédons plusieurs dans notre recueil. Ses premières peintures à la détrempe et à fresque sont rendues avec un soin et une patience incroyables. À la Minerva, il orna la voûte de la sépulture du cardinal Caraffa d’un ciel dont le fini est si surprenant, qu’on le croirait fait par un miniaturiste. Ce travail est fort estimé des artistes. Filippo, maître de Raffaellino, se reconnaissait inférieur en beaucoup de choses à son élève, qui avait si bien imité sa manière, que peu de gens savaient distinguer leurs ouvrages. Et lorsque Raffaellino eut quitté son maître, on remarqua moins de sécheresse dans ses draperies, plus de souplesse dans ses cheveux, et une suavité inaccoutumée dans ses têtes. Aussi était-il alors regardé comme le premier entre les jeunes artistes.

La famille Capponi lui demanda un tableau pour la chapelle du Paradiso, qu’elle venait de construire à Monte-Oliveto, sous l’église de San-Bartolommeo. Raffaellino représenta la Résurrection du Christ. Les têtes de quelques soldats frappés de terreur et presque morts, étendus autour du sépulcre, sont des plus gracieuses qu’on puisse voir, surtout celle qui a été faite d’après le jeune Niccola Capponi. Une autre figure, renversée par le couvercle du sépulcre, est aussi d’une beauté extraordinaire. Les Capponi, ayant vu que l’œuvre de Raffaellino était si précieuse, la firent entourer d’un ornement sculpté, avec des