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Nous avons essayé de dire pourquoi la postérité avait fait descendre Piero di Cosimo du rang que le Vasari et ses contemporains avaient cru devoir lui marquer. À l’exception de cet artiste, la marche de notre publication ne nous a présenté jusqu’ici que les hommes de la plus grande valeur, Vinci, Giorgione, Corrége, Bramante et Baccio. Maintenant, voici l’Albertinelli, peintre sans doute admirable, quand on le considère isolément et au point de vue de la pratique, mais d’un rang moins élevé quand on l’envisage relativement et au point de vue de l’histoire. Mariotto est un peintre du second ordre, comme on l’a dit. La postérité l’a ainsi voulu. On doit admettre qu’elle se trompe peu, si l’on veut garder le droit de réclamer quelquefois contre elle. — Mais qu’est-ce que le second ordre ? Ce terme a-t-il toujours la même valeur, indépendamment du temps et du pays ? Un artiste du second ordre au quinzième siècle et en Italie, est-ce un homme de même étoffe qu’un artiste du second ordre en France, sous le règne de Louis XIV, de Louis XV ou de nos jours ? — Ceci est une question sérieuse et très importante à remuer si l’on veut fournir quelques matériaux indispensables à une future histoire de nos arts.

Mais que de choses intéressantes comme celle-ci se soulèvent d’elles-mêmes à la lecture du Vasari, et que la forme biographique de son livre nous interdit de développer dans ces notes. Il faut donc nous contenter de les indiquer pour mémoire en nous en remettant au lecteur pour apprécier ce qui appartient