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bas-reliefs représente Adonis accompagné d’un très beau chien ; l’autre, deux figures nues : la première est assise, son chien couché à ses pieds ; la seconde, debout, les jambes croisées, s’appuie sur un bâton. Ces sculptures sont réellement d’une beauté merveilleuse.

Mariotto dessina encore deux bas-reliefs de même grandeur : dans l’un, deux enfants portent la foudre de Jupiter ; dans l’autre, l’Occasion, sous la forme d’un vieillard ayant des ailes aux épaules et aux pieds, tient dans ses mains des balances. Mariotto, de même que tous les peintres et sculpteurs de son temps, étudiait aussi les torses d’hommes et de femmes dont le jardin des Médicis était rempli. Une grande partie de ces sculptures a été, depuis, transportée dans la galerie du duc Cosme ; l’autre est restée dans le même palais, comme les deux torses de Marsyas, les bustes placés au-dessus des fenêtres, et ceux des empereurs que l’on voit au-dessus des portes. Mariotto, en copiant ces antiques, fit d’immenses progrès dans le dessin.

À cette époque, il travailla pour Madonna Alfonsina, mère du duc Lorenzo : son ardeur et son application le firent remarquer par cette dame, qui devint pour lui une protectrice généreuse.

Les nombreuses études de Mariotto, loin de lui avoir fait négliger la peinture, avaient, au contraire, développé son talent, comme le prouvent quelques tableaux que sa protectrice envoya à Rome, à Carlo et Giordano Orsini, des mains desquels ils passèrent ensuite dans le palais de César Borgia. Il fit un très