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lieux pour examiner ce travail. Il en fut satisfait, et ordonna qu’on l’exécutât. L’œuvre de Ventura, reposant ainsi sur de meilleures proportions, acquit plus de richesse et de grandeur. Cet architecte mérite cependant que l’on fasse mention de lui, car son édifice est le plus remarquable de la ville de Pistoia.

Avant de chercher à résumer l’histoire du Bramante, il nous semble important de relever quelques erreurs et quelques lacunes biographiques, d’autant plus graves à son égard, qu’elles ont fini par altérer complètement le vrai sens de sa vie, et empêché qu’on en appréciât toute la portée et toute l’influence sur l’art moderne[1].

La plupart des écrivains qui nous ont parlé de lui n’ont, en quelque sorte, entamé le récit de sa vie qu’à partir de son apparition à Rome, ou plus exactement encore qu’à compter du moment où la protection du cardinal de Naples, Olivier Caraffa, lui procura ses premiers travaux, c’est-à-dire à peu près vers l’an 1500. Mais le Bramante, né en 1444 avait alors cinquante-six ans. Prendre cet homme à un tel âge, et le conduire jusqu’en l’année 1514, époque de sa mort, c’est se contenter d’une portion de sa

  1. Voir principalement : Lanzi, t. IV. — Cesariano. — Lomazzo, Idea del tempio della pittura. — Scarramuccia, le Finezze de’ pennelli italiani, Pavie, 1674. — Pagave, Note e aggiunte (édit. siennoise du Vasari). — Colucci, Antichità picenc., 31 vol. in-fol., 1792.